Poser des limites : on a testé "Donner des consignes plutôt qu'interdire".
"Une fois vérifié qu'il s'agit d'une vraie demande, et que le désir exprimé ne dissimule pas un besoin légitime, il est évidemment utile de savoir refuser. Si l'enfant voyait tous ses désirs immédiatement satisfaits, il perdrait le sentiment des limites de lui-même, de son identité.
Le sentiment d'identité se construit entre soi et l'environnement, dans l'expérience de la frustration.
Or nombre de parents n'osent pas refuser à leur enfant, de peur de le traumatiser, peur de le faire souffrir ou de perdre son amour. Eux-mêmes ayant souffert des refus et rejets de leurs propres parents. En réalité, ils ont peur de ses colères.
L'enfant a le droit d'éprouver de la colère, c'est l'émotion naturelle de la frustration. Il a le droit de l'exprimer au parent qui est celui par qui la frustration arrive. Et pour que l'enfant soit libre de ressentir et d'exprimer sa colère et ainsi d'apprendre à exprimer sa frustration, il est nécessaire que son parent ne se vive pas comme détruit par cette colère. Quand le parent a peur de la colère de l'enfant, l'enfant le perçoit et soit rentre en lui ses colères, soit devient violent. La violence n'est pas de la colère, c'est de la peur mêlée à de la rage impuissante.
"C'est vrai, c'est vraiment frustrant de ne pas avoir le bonbon que tu voulais" est une façon de lui donner le droit d'avoir des désirs tout en lui apprenant à mettre des mots sur son vécu."
J'ai tout essayé, d'Isabelle Filliozat
Dans le chapitre 10, de son livre, J'ai tout essayé, Isabelle Filliozat donne quelques clés aux parents pour donner des limites efficaces aux enfants et leur offrir un cadre sécurisant tout en autorisant leur exploration du monde.
On a donc testé "Donner des consignes plutôt qu'interdire" ou comment s'adresser à son enfant sans lui embrouiller le cerveau!
Au début, ça demande une certaine gymnastique, parce qu'on est plutôt habitué à dire "Ne touche pas à la prise électrique!" "Ne mange pas les croquettes du chat", "Ne cours pas au bord de la piscine"... En disant ça, notre objectif est de protéger notre petit mais en fait, les interdits focalisent l'attention de l'enfant sur le comportement problème. Quand on y réfléchit, c'est vrai que la négation, c'est beaucoup plus compliqué à comprendre puisqu'on visualise l'action interdite et après une petite réflexion, on traduit qu'on ne doit pas faire cette action.
Après quelques mois d'entraînement, on arrive à appliquer cette technique : et ça marche! Au lieu de dire "Ne colle pas les gommettes sur le meuble", on dit "Tu peux coller les gommettes sur le cahier". C'est vraiment efficace parce que dans ces situations, on prend en compte ce qui se passe dans la tête de notre enfant!