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"L'Intelligence du coeur dans le couple et la famille" : Résumé de la conférence d&#39

Hier, j'ai eu la chance d'assister à la toute nouvelle conférence d'Isabelle Filliozat : "L'intelligence du coeur dans le couple et la famille".


Isabelle Filliozat a commencé la conférence en nous racontant une blague qu'elle avait récemment entendue :


" Quelle est la différence entre une fée et une sorcière?"


Réponse :


"2 ans de mariage".


Une blague pleine de sarcasme. Le mariage transformerait-il les fées en sorcières et les princes charmants en crapauds? D'après l'INSEE, en 2008, le taux de divorce est maximal après 5 ans de mariage.





L'objectif de cette conférence est donc de comprendre le monde de la famille, comment être heureux en famille?


Au début, on a des rêves, puis la réalité peut être dure à gérer car l'école ne nous a pas appris comment gérer un deuil, traverser un trauma, exprimer une colère... On ne nous a pas entraînés aux compétences relationnelles, à comprendre les émotions d'autrui, comprendre comment l'autre répond...


La théorie des intelligences multiples établie par Howard Gardner établit plusieurs types d'intelligences :


- logico-mathématique

- spatiale

- interpersonnelle

- corporelle-kinesthésique

- verbo-linguistique

- intra-personnelle

- musicale-rythmique

- naturaliste-écologiste

- existentielle


Apprenons à ressentir les émotions pour comprendre les émotions d'autrui.

Comme à son habitude, Isabelle Filliozat propose de former des petits groupes de 6 personnes afin d'élaborer ensemble une question en 7 minutes, questions qui mèneront donc la conférence.


Première question : "Comment éviter de crier au sein de la famille?"


Pourquoi crie-t-on? Est-ce que les fées crient? Tant qu'on est une fée, on ne crie pas on se cache. On cache tout ce qui peut être gênant, on ne montre qu'une facette édulcorée, rose à fleurs, on parle d'une façon toute douce...

Rapidement, on nous donne le balai, on laisse tomber la fée et on fait le ménage. Ca pèse lourd dans le dos, sur les épaules. Lorsqu'on a un enfant, l'enfant a des besoins, il les exprime? Si on n'y répond pas, il pleure.

Alors, si ça pèse trop lourd sur les épaules, on crie, on sort tout ce qui était enfermé depuis l'enfance, on sort les cris refoulés.

Souvent, quand on était petit, nos parents nous ont crié dessus, on ne pouvait rien dire/on a eu peur et on a mis cette peur dans "notre sac à dos". Tous les piquants reçus, se sont accumulés à l'intérieur. Il est rare que nos parents nous aient dit après ces cris : "Dis moi ce que tu as ressenti, qu'est-ce que ça t'a fait à l'intérieur? Tu as eu peur? Peut-être t'es tu dit que je ne t'aimais plus?"

Ils ne nous ont pas permis de dire ce qu'on ressentait.

Lorsqu'on est parti de la maison, on a cru qu'on quittait nos parents. En fait, on est parti avec un sac à dos bien chargé sur les épaules.


Plus tard avec son/sa amoureux(se), on a un peu honte, on n'ose pas montrer tout ce qu'on a dans notre sac à dos. C'est comme si on mettait un voile pour éviter que l'autre voit tout notre bagage.


Ainsi, lors d'un conflit, si on n'a pas de sac à dos alors on est capable d'être à l'écoute, on cherche à comprendre. Si, par contre, le sac à dos est trop lourd, c'est trop dur d'écouter l'autre, on ne veut pas rentrer dans son monde, on veut montrer qu'on a raison, et on crie.


On pourrait penser que crier permet de sortir ce qu'il y a à l'intérieur, en réalité, crier ne nous le permet pas. Crier/taper évite de nous sentir vulnérable.


Mais alors que faire pour ne pas crier?


Premièrement, il faut réguler son stress, en buvant un verre d'eau pour réhydrater le cerveau. Mieux, on boit à la bouteille.

On part faire pipi, ou au moins, on va aux toilettes, pour prendre du recul par rapport à la situation. On respire dans les toilettes, on sort de la situation.

On prend une respiration profonde, par le sacrum. On revient à soi-même, à l'intérieur de soi.


Tant que l'on transporte son sac à dos, bien rempli, on risque de filtrer ce que l'on dit en fonction de ce qu'on veut prouver.


Si on veut aller mieux, il faut alors creuser pour aller à l'intimité et vider ce sac, oser dire que l'on a peur, honte, oser montrer ce qu'on a à l'intérieur. Les croyances permettent d'éviter l'intimité.


En résumé, la solution, c'est de s'installer chez un thérapeute et ouvrir le sac à dos, fouiller ce qui est en surface, se mettre en chemin, explorer.


Avant de chercher à régler le conflit, on s'écoute est-ce que ce qu'on crie ce sont en fait les paroles de nos parents? Que dit mon histoire? Qu'est-ce que j'ai rencontré/vécu, étant enfant?


Cela permet de réflechir. Or, si on crie, on inhibe les parties du cerveau capables de réfléchir.


Deuxième question : "Comment accompagner un enfant violent qui tape et crache malgré une éducation bienveillante?"


On lit beaucoup de jugements dans cette question "enfant violent", "adulte bienveillant". Attention aux jugements qui ne font que confirmer nos croyances et perturbent les relations avec l'autre.


A 2 ans, taper est une façon naturelle de réagir lorsque l'enfant est soumis à du stress. Mordre, taper, lancer est une réaction biologique de tout mammifère.

Cracher relève plus du dégoût et de l'injustice.


Alors que faire?


1 : Calmer le stress de l'enfant avec un verre d'eau.

2 : Lui faire un câlin

3 : Lui enseigner à faire autrement, fournir quelque chose d'utile au lieu de se contenter de lui dire qu'il est inetrdit de cracher/mordre/taper...


C'est difficile pour un enfant de réguler son stress, on lui offre des solutions. Par exemple :

Taper des pieds sur place, souffler par la bouche...


On modélise ce qu'on veut lui transmettre en uilisant nos propres situations de stress et la réaction appropriée qu'on peut avoir pour réguler notre stress.


On enseigne à l'enfant une solution à la fois. Pour les plus petits, c'est plus facile de commencer à leur apprendre à taper des pieds. Cela permet de décharger l'énergie, ça n'abime personne et permet d'exprimer des choses.


Il est aussi important de jouer avec l'enfant, de profiter de toutes les occasions pour mimer avec des peluches par exemple, des situations de stress et la réaction appropriée qu'on peut proposer.


Au lieu de poser de limites, on fournit des ressources. Par exemple, au parc, au lieu de dire "attends ton tour!", on peut lui proposer de courrir, chanter une comptine...


Troisième question : "Comment aider un enfant à identifier les raisons de sa colère?"


Isabelle Filliozat propose un jeu de rôle pour répondre à cette question.


A la sortie de l'école, une petite fille est en colère en voyant sa maman car sa maman lui a apporté un pain au chocolat alors qu'elle voulait un Kinder.


On peut croire que la raison de la colère est liée à la frustration de la petite fille qui n'a pas eu ce qu'elle voulait. On n'entend pas la colère de l'enfant. En fait, la maman est la figure d'attachement et l'enfant lui exprime un stress qu'elle a ressenti plus tôt, pendant sa journée d'école.


Si c'est difficile d'identifier les raisons de la colère, alors ce n'est sûrement pas de la colère mais du stress. Pour aider l'enfant, on peut lui dire "Tu as passé une dure journée hein?"


C'est souvent auprès de la maman que l'enfant libère sa colère, plus rarement aupès du papa. Pourquoi? Généralement, la maman est la figure principale d'attachement de l'enfant car c'est la personne qui a passé le plus de temps auprès de lui au cours des 9 premiers mois de sa vie extra utérine. Statistiquement, un papa reste en moyenne 30 minutes de plus au bureau à l'arrivée de son nouveau-né et évite ainsi le coup de feu de 18h.


Quand le papa rentre vers 18h30/19h, la maman est souvent à bout, épuisée et les disputes peuvent commencer. Au lieu de dire, "j'aurais vraiment eu besoin de toi plus tôt", la maman crie. Ce n'est pas qu'elle est en colère contre son mari, mais elle est sous stress.


Le papa a alors un rôle important à jouer, prendre sa femme dans les bras et reconnaître qu'elle a passé une dure journée!


Pourquoi les pères s'occupent-ils moins des bébés que les mères? Quel papa d'aujourd'hui a eu un papa qui lui a consacré du temps, nourrisson? Rares sont les papas qui ont été paternés enfant.

En réagissant sous forme de fuite, le père maîtrise en fait la violence qui est en lui. Les pleurs du bébé ne déclenchent pas de l'ocytocine mais de l'adrénaline et du cortisol. Le stress inhibe les zones de la réflexion.


Le papa a donc besoin de soutien, de tendresse. Avoir un bébé est un stress pour le père et la mère car cela ravive le contenu de notre sac à dos. On a alors tous besoin de se prendre dans les bras, se soutenir, cultiver la relation.


Quatrième question : "Comment permettre à chaque enfant de trouver sa place au sein de la famille? Comment maintenir un équilibre familial?"


L'équilibre est-il vraiment nécessaire? Chaque membre de la famille a une place à part. Souvent, l'aîné est plus réservé et le second plus expansif.

Pour que chaque enfant trouve sa place, on doit déjà, en tant que parent cesser de mentir à nos enfants en disant qu'on les aimera toujours autant malgré l'arrivée du petit-frère/ de la petite-soeur.


En effet, un enfant mesure l'amour de ses parent, au temps qui lui est consacré. Avec l'arrivée d'un nouvel enfant au sein de la famille, ce temps est souvent réduit. Il faut le dire clairement à l'aîné, lui dire la vérité : "Oui, j'ai moins de temps à t'accorder en ce moment, c'est frustrant hein?"


Les parents doivent être bien attentifs à éviter le rejet. Souvent, lorsque le bébé dort, on en profite pour proposer au grand de partager une activité avec lui et souvent, l'enfant refuse. Pourquoi?


Isabelle Filliozat reprend l'image du parent assimilé à un porte-avions. Quand le parent est disponible, l'enfant n'a pas besoin du parent. Il se dit que si la piste d'atterrisage est libre, il peut voler tranquillement.


Par contre, dès que le bébé se réveille et que maman le reprend dans les bras, il se dit que la place est prise, il y a danger!


C'est une réaction biologique, commune à l'ensemble des mammifères. En effet, la figure d'attachement permet de se ressourcer. L'enfant vérifie toujours que sa place est disponible, c'est son cerveau qui contrôle ça.


Le bébé est programmé pour vérifier l'attachement. On peut donc avec le bébé dans les bras, s'intéresser à ce que fait l'aîné en distillant quelques commentaires, pour être dans l'intéraction.


Pour que chacun ait sa place, l'enfant doit savoir qu'on rétablit l'attachement.


Cinquième question : "L'autorité bienveillante, ça ressemble à quoi?"


Tous les parents sont bienveillants, même ceux qui donnent des gifles et des fessées. Ces parents-là ont en fait un sac à dos bien rempli...


La bienveillance ne se mesure pas, la bienveillance, c'est dans les actes.


L'autorité est naturelle. Les enfants admirent leurs parents grâce à l'attachement. Lorsqu'on est attaché à une personne, on a naturellement envie de lui faire plaisir.


Si les parents travaillent trop, les enfants ne sont pas motivés pour respecter cet attachement.


Sixième question : "Comment expliquer que 2 personnes qui, lorsqu'elles vivent ensemble ne se supportent pas et quand elles ne se voient pas, veulent être ensemble?"


On projette sur la personne qu'on choisit, une personne de la famille. Sur la même personne, on peut même projeter plusieurs membres de la famille.

Si on rentre dans un conflit et qu'on n'arrive pas à en sortir, c'est qu'il s'agit d'un conflit interne avec sa propre histoire, son propre sac à dos.

Tant qu'on ne s'en guérit pas, les deux personnes vont souffrir.


La clé, c'est que chacun se retourne pour pouvoir s'aider. On s'ouvre un espace de gratitude : "Tu viens de mettre le doigt sur quelque chose qui me fait mal, j'ai besoin de guérir ça..."


Il faut explorer pour mieux se comprendre l'un l'autre. Il faut bien nettoyer le sac à dos.


Septième question : "Comment gérer les différences de choix d'éducation dans le couple parental?"


Il n'y a pas de différences dans le choix d'éducation des parents. Nous croyons que l'autre voit les choses différemment.


Un parent est naturellement équipé pour répondre aux besoins de ses enfants.

Par contre, c'est le cerveau qui ne permet pas forcément de s'adapter, par rapport à notre vécu.


Sous IRM fonctionnelle, on a observé la situation suivante :


Lorsque l'enfant pleure, le cerveau du parent est en général baigné d'ocytocine. Mais ce n'est pas le cas de tous les cerveaux. Dans certains cerveaux, il n'y a pas de sécretion d'ocytocine mais des circits de stress s'allument.


Les différences résident dans le sac à dos. Si on a eu de l'attachement, on a construit des réseaux pour l'ocytocine. Si on a été humilié, rejeté, puni, alors on vit du stress.

Si le parent est en relation avec l'enfant, alors il peut construire des réseaux de régulation des émotions.


Si le conjoint n'est pas dans la parentalité positive, c'est parce qu'il ne sait pas comment faire autrement. SI le parent crie sur l'enfant, alors c'est à l'autre parent de prendre l'"agresseur" dans les bras pour supprimer le stress, lui fournir de la tendresse.


Derrière un comportement, il y a un besoin.


Dernière question : "Comment conserver une intelligence émotionnelle dans notre société?"


Si l'enfant voit son parent se comporter en société, il intègre, il mesure, il apprend. Il faut donc être attentif à ne pas juger, à écouter ce qui se passe dans le coeur des autres!









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