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J'ai participé à l'atelier Filliozat : Fratries & compétences sociales - Ce que j'ai


 

D'ici un mois, mes loulous vont découvrir leur petite-soeur. A 5 ans et 2 ans, ils auront tous les deux le statut de grand-frère mais leur position dans la fratrie est quand même bien différente, l'un est l'aîné, l'autre le cadet. En tant que maman, comment puis-je accompagner mes trois enfants pour qu'ils aient une relation harmonieuse et qu'ils profitent pleinement de faire partie d'une fratrie?


 

Je me suis donc inscrite, avec mon mari à un atelier Filliozat sur le thème "Fratries et compétences sociales" : une journée complète pour approfondir le sujet, réfléchir ensemble sur les notions d'empathie, trouver des pistes sur les origines des confits entre frères et soeurs et cogiter sur les réactions les plus appropriées à chaque situation.


On s'est d'abord intéressé à une situation de crise au cours de laquelle l'aîné agresse son petit-frère. Alors qu'on peut avoir tendance à gronder l'aîné, la réaction la plus appropriée est en en fait de montrer de l'empathie envers l'agresseur pour identifier les raisons de l'agression et éteindre le gaz.

Si on s'occupe en priorité du petit, alors "le lait va déborder de la casserole".


Il faut donc apprendre à faire de l'empathie envers l'agresseur. Si on comprend l'agresseur, on se sent mieux dans son rôle de parent. Quand on s'occupe de l'agresseur, en fait on s'occupe aussi (indirectement) de l'agressé.


Comment faire en sorte que chaque membre de la fratrie se sente à égalité avec les autres? En fait ce n'est pas l'égalité que l'on cherche, mais plutôt l'équité.


Le premier enfant de la fratrie a beaucoup d'attention sur lui, pour le second, l'attention est divisée, moins de temps lui est consacré. Alors que le parent mesure l'amour avec un concept, l'enfant, lui, le mesure au temps passé.


L'aîné se sent responsabilisé, capable de choses que ne sait pas faire le petit. Si on lui impose trop de responsabilités, il peut se dire "Je suis aimé si je m'occupe bien des autres".

L'aîné a plus de pression à être le leader, mieux que les autres, au contrôle. Les parents attendent souvent de l'aîné qu'il soit parfait. Lorsque l'aîné découvre son frère/sa soeur, il découvre aussi qu'il n'est pas unique. Il doit montrer à ses parents qu'il est mieux que l'autre.


En tant que parent, notre rôle est d'aider l'enfant avec ses émotions, à accepter le second. Plus l'écart d'âge est faible, et plus ça peut être compliqué.


Souvent l'aîné, peut se sentir rejeté et éprouver de la honte, se dire "je n'ai pas été suffisant pour mes parents".


Le besoin du premier est de combattre la honte. Le premier est souvent organisé, au contrôle, leader. Avec son frère/sa soeur, il dirige, décide. L'aîné construit un mur autour de lui, contrôle. Mais on ne peut pas contrôler un bébé, ça peut être difficile à vivre pour lui. L'aîné peut aussi être destablisé par la façon du petit de faire n'importe quoi. Bébé "vole" maman et il fait n'importe quoi tandis que maman accepte ça. L'aîné stresse, a peur et c'est comme ça que se construit la haine envers le second.

C'est culpabilisant de ressentir de la haine envers son petit-frère.


Si le père est extrêmement présent, c'est plus facile d'accepter le bébé.


Dans le cas du second enfant de la fratrie, 3 personnes lui donnent les règles : 2 parents et l'aîné. Le second peut alors ressentir un sentiment d'infériorité, se sent tout le temps trop petit pour faire comme son frère, ne se sent pas à la hauteur.

Pour le second, les parents sont plus compétents.


On cherche souvent à éviter les émotions : "ne pleure pas, c'est rien, c'est pas grave, ça va passer..." Si au contraire, on arrive à écouter les émotions de l'enfant, alors on va l'aider.


Par exemple, la jalousie a une connotation négative, or la jalousie est un sentiment. Faire de l'empathie sur l'émotion cachée sous la jalousie (la peur) peut être aidant.


La jalousie, c'est souvent :


- la peur de ne pas être à la hauteur

- la peur de ne pas être aidé.


On peut l'exprimer à l'enfant :


" Tu as peur que je ne t'aime plus."


Et on pense à bien mettre le bol imaginaire devant soi lorsqu'on laisse son enfant s'exprimer car ça peut faire mal d'entendre son enfant nous dire qu'il a le sentiment qu'on ne l'aime pas. Notre rôle en tant que parent est d'aider notre enfant.


Quel est le besoin du cadet? être aimé.


L'enfant se dit : "mon père m'aime, ma mère m'aime, normal, ils sont obligés... mais ma soeur ne m'aime pas."


Il cherche donc à se faire aimer de l'aîné :

- en le collant

- en l'imitant


Mesurons l'intensité des émotions de nos enfants pour mieux gérer les conflits.


Les conflits sont douloureux pour les enfants. Si on aggrave le problème on risque de créer un fond difficile, un sentiment de culpabilité, qui va tout verrouiller.


Quand un enfant s'excuse, on n'accepte pas les excuses, on explique que c'est normal de faire des erreurs.


La réconciliation, ce n'est pas le pardon, c'est s'écouter l'un l'autre, s'écouter soi-même.

Pour réparer une situation difficile, il faut entendre les émotions de l'autre.


L'être humain est bien fait, pour s'adapter à cette vie diffcile, on est doté d'émotions, si on n'a pas le droit de resentir nos émotions, alors on est coincé.


Guidons nos enfants dans leurs émotions, la peur, la honte...


Voici quelques exemples de phrases empathiques que l'on peut leur dire :

- "C'est vraiment dur..."

- "Ca dégoûte de partager ses jouets..."

- "C'est frustrant..."

- "Décidément, peut-être que tu trouves que... et peut-être que tu te dis que..."


Il vaut mieux éviter de commencer nos phrases par "je comprends que..." Il faut penser avec son coeur, pas sa tête.


Comment arriver à déceler quand son enfant a le sentiment qu'on ne l'aime plus?


On peut décider ensemble d'un signal, un signe que l'enfant choisit lorsqu'il se sent moins aimé que son frère.


On peut tout réparer à condition de savoir regarder!


Que faire lorsqu'une dispute éclate entre deux enfants?


- On peut changer le cadre pour que les enfants se battent dans un contexte limité


- On peut proposer de jouer à pierre feuille ciseaux par exemple


- On exagère la bagarre dans l'imaginaire


Tous les petits mammifères se battent. Nos enfants ont besoin de se bagarrer. En tant que parent, c'est notre rôle de leur apprendre à se bagarrer sans se faire mal.

On donne un cadre pour qu'ils aient des règles.


Recadrer la violence, c'est satisfaire le besoin de combat, sans que ce soit nocif.


Comment doter nos enfants des compétences nécessaires?


A chaque âge son besoin :


0-6 mois : Attachement et sécurité. Grandir et faire confiance.

6-18 mois : Explorer leur monde.

18-36 mois : Différencier pensées et émotions. Exprimer ses émotions de manière appropriée.

3-6 ans : Observer la manière dont les gens utilisent le pouvoir. Déterminer comment utiliser son propre pouvoir. Différencier ce que font les hommes et les femmes.

6-12 ans : Structurer sa personnalité pour vivre dans le monde extérieur.

12-16 ans : Se sentir appartenir à un groupe, se différencier de ses parents. Chercher son identité.

16-18 ans : Sexualité - Séduction


Chez les ados, les punitions de la part des parents augmente leur statut social.


Il faut aider les enfants à constituer leur réservoir de pouvoir personnel :

- Donner des responsabilités

- Plus on remplit son réservoir de pouvoir, plus il lui sera facile de perdre face à un copain.


C'est au parent d'identifier les besoins et les compétences des enfants. C'est aussi à lui d'enseigner à aux enfants à identifier le besoin de l'autre.


Pour enseigner, on peut :


- Poser des questions pour qu'il arrive à comprendre par lui-même le besoin de son frère.


On peut leur enseigner à poser des limites/des territoires. On peut décider des règles ensemble, on peut mettre au point un tableau dans lequel les enfants listent les objets qu'ils ne souhaitent pas partager.


Pour l'aîné, on peut mettre ses affaires en hauteur, dans un coffre fermé.


Au lieu de faire la police, il est plus constructif d'être pédagogue, de leur fournir des ressources qui seront utiles plus tard pour eux.

1. On décrit la situation.

2. On cherche une solution pour résoudre le problème.


On enseigne aux enfants à jouer ensemble, à créer une complicité, à rire ensemble.


Lorsque deux enfants jouent, souvent, les neurones miroirs s'en mêlent et ils peuvent avoir envie du même jouet au même moment.


Dans ce cas, on leur enseigne alors des techniques pour apprendre à gérer la frustration.


On doit permettre à l'enfant de garder un objet aussi longtemps qu'il en a besoin. L'enfant joue, pas seulement pour se divertir, mais pour construire son cerveau, se guérir d'une situation...


On n'oblige pas un enfant à prêter, quand il aura fini de jouer avec, il pourra prêter. Cela permet à l'enfant de savoir qu'il peut le garder autant qu'il le veut, remplit son réservoir de pouvoir personnel : "il se sent fort".


Pour l'autre enfant, on enseigne à demander :

- "Est-ce que tu pourras me le prêter quand tu as fini?"


On peut leur demander :


- "Quelles sont les 10 choses que tu peux faire pour attendre ton tour?"


On fait réfléchir l'enfant :


- Faire une activité

- Choisir un jouet

- Taper des pieds

- Faire des pirouettes

- Faire des tours dans le jardin

- Courir dans le couloir

- Chanter

- Imiter un animal

-...


Et on lui demande de choisir parmi la liste.


Le but, c'est d'équiper nos enfants, pour qu'ils aient des réactions appropriées.


Un conflit entre enfants est rarement un conflit entre ces deux enfants. Il est indispensable de voir ce qu'il y a derrière car ça peut être la projection d'un conflit avec une autre personne.

Quand on n'a pas beaucoup de pouvoir, on l'exerce sur son frère pour compenser.


La violence n'est jamais gratuite, il faut se demander ce que recherche l'enfant, comment l'aider à satisfaire son besoin?


La violence, c'est un moyen de défense contre la souffrance. Quand on voit une violence d'un enfant sur un autre on peut se demander s'il s'est senti :


- Victime

- Honteux

- Rejeté

- Impuissant.


Alors comment faire pour intervenir dans un conflit au sein de la fratrie de manière efficace?


1. On se souvient que l'agresseur est aussi une victime.


2. On s'assure de la sécurité de chacun.


Si le parent est sous tension, les enfants auront tendance à réagir face à ce sentiment d'insécurité.


On décrit donc en direct la situation :

- Stop!

- Je vois deux frères en train de...


Décrire la situation de manière factuelle permet à tout le monde de passer en mode cerveau pré-frontal.

C'est alors important de faire verbaliser le vécu et le besoin de l'enfant.


On nourrit les besoins et on enseigne les compétences (patienter, négocier... tout ça s'apprend!).


L'empathie envers l'enfant est indispensable. Quand un frère nous prend un jouet des mains, on se sent en colère...


Gardons en mémoire que chaque conflit est une occasion de créer davantage d'intimité et de développer ses compétences sociales. On a besoin de conflits pour grandir!

Pour aller plus loin :

- Arrête d'émbêter ton frère, laisse ta soeur tranquille d'Elisabeth CRARY

- Jalousies et rivalités entre frères et soeurs de FABER et MAZLICH

- Pourquoi nos enfants deviennent ce qu'ils sont de Richard HARRIS

- Les relations entre frères et soeurs d'Ingo SCHNEIDER.










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