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Retour sur la conférence de Sandrine Donzel "la confiance en soi"



Pour bien commencer le mois de décembre, j'ai assisté à une conférence de Sandrine Donzel, qui tient le blog S comm C.

Je suis son blog depuis des années et c'est la première fois que je la voyais "en vrai", alors, j'avais hâte de découvrir sa conférence.


Le thème de la soirée, c'était "la confiance en soi, chez les enfants". Et cette conférence s'est déroulée à Ambérieu en Bugey, le 1er décembre.

Sandrine Donzel, après une rapide présentation de son parcours, nous pose la question suivante : "C'est quoi la confiance en soi?" Et si on avait parfaitement confiance en nous, qu'est-ce qui serait différent?


Dans la salle, on entend des réponses telles que : "on serait capable de faire plus de choses, on oserait davantage, on atteindrait plus facilement nos objectifs, on se mettrait moins de barrières..."


Sandrine Donzel explique alors que ces réponses se retrouvent dans plusieurs illusions, nuisible à la confiance en soi.


Par exemple, une des illusions dont elle parle est la suivante : "Si je doute, c'est parce que je n'ai pas confiance en moi".


Peut-on s’empêcher de douter ?

Si on n’a plus peur, ça peut être dangereux, car la peur permet de mesurer les risques.

On peut se convaincre qu’on n’a pas confiance en soi alors qu’on a des doutes légitimes. Plus on rebondit dessus, plus on a peur. Il y a plein de choses qu’on fait qui peuvent faire croire qu’on ne peut pas avoir peur.


On entretient aussi une autre illusion : Quand j’aurai confiance en moi, l’échec ne me fera plus rien.


Peut-on réellement ne plus rien avoir à faire du regard des autres ?


Nous sommes des être humains, des êtres sociaux, faits pour cohabiter, partager avec d’autres personnes. Le fait de se trouver exclu, présente en fait un danger potentiel.


Et si la confiance en soi, c’était oser prendre le risque de déplaire, d’avoir peur mais d’y aller quand même ?


Dans l’éducation de nos enfants, on peut avoir tendance à renforcer ces croyances.


Comment définir la confiance ?


La confiance, c’est le sentiment de pouvoir se fier à quelque chose.


Et comment définir « soi » ?


C’est qui moi ? Celle qui dit j’y vais, celle qui dit, je n’y vais pas ?


Un vaste sujet…


Comment entretient-on les illusions autour de la confiance en soi ?


Prendre des risques, c’est affronter ses propres peurs.


Sandrine Donzel, nous demande de faire un petit exercice : imaginer qu’on a passé une journée difficile et savoir qu’en fin de journée, on va s’offrir un moment de réconfort et aller au restaurant, où on va commander notre gâteau au chocolat préféré.

On pense à ce gâteau, on l’imagine, on pourrait presque déjà le sentir sur nos papilles. On arrive sur place, et là : plus de gâteau au chocolat !


Cela crée une frustration, une crispation physique. On peut se dire « c’est pas juste », « ça tombe toujours sur moi »


Si on est très déçu, on va reporter la déception sur quelqu’un d’autre, hurler sur le restaurateur, s’effondrer en larmes : c’est un comportement irrationnel, démesuré.


Lorsqu’on est submergé par un trop plein d’émotions, on devient incompétent, la partie intellect de notre cerveau nous juge, nous dit qu’on fait n’importe quoi. 70% de nos pensées sont des pensées négatives à notre égard.


Avoir confiance en soi, c’est avoir confiance en son ressenti ?


Une des façons d’entretenir le manque de confiance en son ressenti à un enfant, c’est lui dire :


« Ne t’inquiète pas », « C’est rien » »Mais non, tu n’as pas froid », « C’est pas la petite bête qui va manger la grosse »…


On envoie le message : « Tu n’as aucune raison de ressentir ce que tu ressens » et l’enfant finit par conclure qu’il ne peut pas se fier à ses sensations.


Or, si on n’a pas confiance en ses ressentis, alors on commence à avoir peur.


Par conséquent, il est important de respecter le ressenti de l’enfant, d’accueillir les émotions de l’enfant. Ainsi, on envoie le message « Tu peux ressentir ça, tu peux te faire confiance. »


Par exemple, si un enfant dit « Je suis nul », on peut parler de son ressenti, en tant que parent : « Je ne te vois pas comme quelqu’un de nul, est-ce que tu peux m’expliquer ce qui te fait dire ça ? »


C’est important de montrer l’exemple, si l’enfant voit son parent super fort, qui ne se trompe jamais, il peut se sentir nul, car il va se comparer. S’il voit que son parent aussi peut être confronté à des difficultés, alors il va se dire qu’il est humain, qu’il a un fonctionnement normal, comme tout le monde.


Lorsqu’un enfant montre que quelque chose ne va pas, lorsqu’il a une appréhension pour faire quelque chose par exemple, si au lieu de l’écouter, on leur dit : « Mais non, vas-y, tu ne risques rien… » On renforce le doute, les difficultés, on envoie le message « Tu n’es pas capable de prendre les bonnes décisions »


On va au contraire, lui apprendre à gérer sa peur, sans intervenir à sa place, car en réalité, aider n’aide pas. On va lui sous-entendre qu’il est incapable de gérer seul.


On essaie donc de remettre l’enfant au cœur de l’action, au cœur de la décision.


Lorsqu’un enfant dit « je suis timide », c’est pratique, c’est confortable car en réalité, la timidité, c’est souvent de la prudence. L’enfant veut être certain que ça va bien se passer avant de passer à l’action.


D’où l’importance de remettre la décision dans les mains de l’enfant. L’enfant a le choix, il peut prendre le risque. On doit donc présenter les avantages et les inconvénients des différentes solutions qui s’offrent à lui.

On lui fait confiance pour prendre la décision qui lui convient. On n’intervient pas sans l’accord de l’enfant. Une aide imposée sous-entend que l’enfant est incompétent.


En tant que parent, si on focalise trop sur un problème, on peut en fait renforcer l’étiquette. Moins l’enfant a confiance en lui, plus on va montrer qu’on a confiance en ses capacités. En tant que parent, on va se montrer disponible : « Peut-être que pour le moment tu ne sais pas, est-ce que tu es ok pour que je te propose de faire quelque chose ? »


« Comment peut-on t’aider à moins mal supporter ce problème? »


On soumet une idée : on propose sans imposer.


Par exemple pour les plus petits, c’est souvent difficile de s’habiller, alors que quand il regarde, ça a l’air tellement facile. On attache notre bouton en une seconde alors qu’il peine à trouver l’ouverture. Il ne faut pas sous estimer la difficulté.


Si notre enfant nous dit : « Dans la cour, personne ne veut jouer avec moi », on peut répondre : « Ah bon ? »


Evitons de créer un problème là où il n’y en a pas. On vérifie qu’il y a un problème, qu’on le comprend bien. On essaie quelque chose, on s’autorise le droit de rater.

S’autoriser à rater est primordial.


On peut accompagner nos enfants dans la gestion de leur peur. Lorsque notre enfant a un comportement inadapté, il y a une part de lui qui sait que ce n’est pas bien, il peut se dire : « J’ai un mauvais comportement, je suis nul».

C’est donc la double peine, en plus, il se fait sermonner ou gronder.


Sandrine Donzel prend ensuite l’exemple d’une petite fille de 5 ans, qui fait des crises de panique lorsque sa maman est en dehors de son champ de vision. Dès que sa mère va dans une autre pièce, elle la prévient : « Ne t’inquiète pas, je vais dans la cuisine. » En disant ça, elle envoie le message : « Tu as des raisons de t’inquiéter. » Sandrine Donzel propose à la maman « d’oublier » de prévenir sa fille lorsqu’elle change de pièce. Souvent, on s’imagine que la réassurance doit venir de l’extérieur, on pense qu’il faut absolument rassurer. En fait, ce comportement peut provoquer l’effet contraire de ce qui est attendu.


L’enfant est-il prêt à prendre le risque de rater, rendre quelque chose moins bien que ce qu’il espérait ?


Et si on encourageait les enfants à rater ? « Tu vas peut-être rendre un truc moins abouti, et ça peut être difficile pour toi… »


Ca peut valoir le coup de reconnaître la difficulté : « Ce serait quoi le plus gros risque que tu serais capable de prendre ? »


Plus l’enfant évite, plus il a peur. On accompagne l’enfant dans le risque qu’il a choisi de prendre, pour ne pas le mettre en échec.


Les compliments peuvent dégrader la confiance en soi : essayons de faire autrement :

Quand notre enfant nous demande : « il est beau mon dessin ? » Au lieu de répondre : « oh il est beau ton dessin », on peut lui demander ce qu’il en pense lui, on peut décrire le dessin, montrer qu’on prête attention aux détails, aux couleurs choisies…


On évite d’évaluer, de dire c’est bien…


En conclusion, et si la confiance en soi, ce n’était pas ça le cœur du problème, et si en fait ce n’était pas :


« J’ai confiance en moi donc je réussis »

mais plutôt :

« Je réussis, donc j’ai confiance en moi ».


Avoir confiance en soi est-il primordial ? Ce qui compte, ne serait-il pas : Faire, oser rater…


Ayons confiance en notre capacité à surmonter nos échecs, à traverser les moments difficiles.


C’est la conclusion de la conférence. J’ai retrouvé tous les outils que je mets en pratique au cours de mes ateliers, lors des ateliers de peinture où je m’attache effectivement à décrire les dessins des enfants, les accompagne dans leur expression, sans jugement ; ou encore pendant les ateliers de yoga avec les enfants où ils apprennent à aller au-delà des apriori qu’ils peuvent avoir sur leur capacité à tenir la posture, puisqu’ils sont libres de faire une grenouille qui traîne la patte, ou encore les ateliers Mon Moment Magique où ils prennent conscience de leurs capacités, réussissent… Bref, une conférence qui fait du bien !




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